Mamadou Bâ, le vieux ''grognard'' de la politique guinéenne, l'opposant de la première heure qui a toujours refusé la compromission et a oeuvré sans relâche, pour l'avènement d'une démocratie véritable, a décidé en novembre 2007, de passer la haute main sur son parti, à Cellou Dalein Diallo, l'ancien premier ministre. Un homme jeune, pétri d'expérience, qui malgré son passage au sein du gouvernement Conté et d'un limogeage injuste en 2006 a toujours marqué sa préférence pour la démocratie et la bonne gouvernance. Portraits croisés de deux hommes sur lesquels reposent aujourd'hui les espoirs de tout un peuple.
On ne présente plus Mamadou Bâ, le doyen de l'Opposition guinéenne. Celui qui depuis Sékou Touré a été de tous les combats pour installer la démocratie dans le pays. Il fait partie de ces opposants historiques africains, dont la force de conviction, le courage et la probité forcent le respect et inspirent la reconnaissance. Elhadj Mamadou Bâ vient encore de s'illustrer, posant un acte d'une grande sagesse et d'une grande clairvoyance politique, en cédant son fauteuil de président de l'UFDG à Cellou Dalein Diallo, considérant qu'il devait maintenant mettre au service d'un homme plus jeune et ayant de réelles qualités d'homme d'état, la somme d'expérience engrangée depuis plus de trois décennies de vie politique. AFRIQUES | N°16 | MAI 2008 Guinée 14 Hors série
2007-2009 : Président d’Honneur de l’UFDG
2009 : Décoré de l’Ordre National du Mérite
2008 : Personnalité Ressource dans les évènements qui ont abouti à la prise du pouvoir
des militaires, suite au décès du Président Conté
2007 : Investiture de Mr. Cellou Dalein DIALLO comme Président de l’UFDG
2007 : Personnalité Ressource dans la résolution des problèmes liés aux évènements
de Janvier et Février
2003- 2007 : Président de UFDG Union des Forces Démocratiques de Guinée
1995-2001 : Député à l’Assemblée nationale
1995 : Elu Président et porte parole de la CODEM (Coordination de l’Opposition
Démocratique) par les leaders de l’Opposition Guinéenne
1998 : Candidat de l’UPR à l’élection présidentielle. Suite aux nombreuses fraudes
électorales, BA Mamadou n’arrive qu’en deuxième position derrière le Général Conté
et avant l’opposant Alpha Condé du RPG, arrivé en troisième position.
Il a été arrêté le 24 mars 1998 sans que leur immunité parlementaire ne soit préalablement levée et accusé de participation ou d'incitation à une révolte populaire survenue le 23 mars 1998 dans le quartier Kaporo-rail de Conakry Il a fait deux mois de prison.
1998 : Fusion de l’UNR et du PRP (Parti du Progrès et du Renouveau de feu Siradiou Diallo)
pour donner naissance à l’UPR (Union pour le Progrès et le Renouveau), et
désignation de BA Mamadou comme président d’honneur du nouveau parti.
1993 : Candidat malheureux à l’élection présidentielle Guinéenne (les casses des urnes à
Conakry et fraudes électorales massives expliquent son score)
1991 : Création de son Parti Politique: l’Union pour la Nouvelle République (UNR).
Les bases électorales de l ’UNR sont, notamment, les villes de Conakry, Pita,
Dinguiraye, Mamou, Télimilé et Dalaba
L’objectif de ce Parti est de conquérir le pouvoir par la voie des urnes
1990 : Création de la « Lettre Ouverte aux Guinéens »: pamphlet distribué en Guinée dénonçant les carences du Pouvoir et les atteintes aux Droits de l’Homme. Le succès et l’impact de cette lettre font de Ba Mamadou le défenseur de la liberté d’expression en Guinée et le symbole du courage (c’est le premier homme politique à oser critiquer le régime militaire du Général Conté bien que vivant à l’intérieur du pays).
Devant le succès de cette Lettre Ouverte, Ba Mamadou créé le journal
La Nouvelle République
1985-1986 : Création de la Banque Marocaine décidée sans lui après qu’il ait mené toute la négociation pendant près d’un an. Décision prise après le discours programme du feu Président Conté de décembre 1985.
1984 : Consultant indépendant
1984 : A la mort du dictateur Sékou Touré, Ba Mamadou rentre en Guinée pour
-- 1. mettre son expérience au service de la Guinée,
-- 2. lutter afin que plus jamais la dictature ne s’instaure en Guinée et aider à installer
un état de droit.
1981-1982 : Il a aidé les étudiants guinéens à obtenir des bourses « HOUPHOUET BOIGNY » pour étudier à l’Université d’Abidjan.
1975 : Création par BA Mamadou de la SIDECI (société de construction de maisons préfabriquées), Abidjan, Côte d’Ivoire
1969 : Création d’une société de leasing (TAW International Leasing) avec des capitaux Américains. Abidjan, Côte d’Ivoire
Ba Mamadou est nommé directeur de cette société
Il s’agit de la première société de leasing en Côte d’Ivoire
1968 : A la suite d’un des nombreux complots orchestrés par le dictateur au pouvoir en
Guinée (Sékou Touré), Ba Mamadou est condamné à mort par contumace.
Sékou Touré arrête, condamne et tue 12 membres de la famille de Ba Mamadou
(frère, beaux-frères, cousins, oncles...)
1964 : Nomination de Ba Mamadou à la Banque Mondiale comme fonctionnaire
international
1961 : Directeur du Commerce Extérieur au Ministère de l’Economie et des Finances
1959 : Ba Mamadou participe à la création d’une nouvelle monnaie, le franc guinéen, et de
la Banque Centrale de la République de Guinée, symboles de la souveraineté
nouvellement acquise.
Ba Mamadou est nommé premier Directeur de la Banque Centrale de Guinée
1958 : La Guinée accède à l’indépendance
1957 : Ba Mamadou est affecté au Crédit de Guinée (filiale de la Caisse Française de
Coopération) en tant que Directeur Général Adjoint à Conakry.
1956 : La Caisse Centrale de Coopération Française (ancêtre de l’actuelle Agence
Française de Développement) affecte Ba Mamadou au Congo Brazzaville,
alors capitale de l’Afrique Centrale Française
1954 : Suite à un concours, Ba Mamadou devient le premier africain à intégrer la Caisse
Centrale de Coopération en tant que fonctionnaire
FORMATION
1954 : Licence de Mathématiques, Faculté de Rennes, France
1950 : Obtention du baccalauréat
1942-1949 : Etudes Secondaires au Lycée Faidherbe, Saint Louis, Sénégal
1942 : Ba Mamadou obtient le Certificat d’Etudes Primaires (CEP)
Etudes primaires à KISSIDOUGOU, SIGUIRI, KANKAN et CONAKRY (Guinée)
SON PERE, Ba Madani Sabitou a été un des premiers africains à faire ses études en France (Ecole Normale Supérieure d’Aix en Provence). En tant qu’enseignant, Ba Madani Sabitou a formé toute une génération de cadres Guinéens à travers toute la Guinée: Boké, Kissidougou, Kankan, Siguiri, Kouroussa, Dinguiraye. Ceci a non seulement permis à Ba Mamadou de grandir avec un sens aigu des réalités ethniques de la Guinée, mais de développer une grande ouverture d’esprit.
Source : http://www.ufdg.org
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